Christine JACQUET-PFAU, Alain POLGUÈRE (éds.), Cahiers de lexicologie – Varia, 2019 – 2, n° 115, pp. 146.

di | 17 Febbraio 2021

Ce numéro des Cahiers de Lexicologie, coordonné par Christine Jacquet-Pfau et Alain Polguère, se compose de cinq articles aux sujets variables.

Dans le premier article, Sandrine DELOOR (« De la paraphrase à a consécution argumentative : étude diachronique et synchronique de autant dire (que) », pp. 11-33) propose une étude synchronique et diachronique de la séquence autant + dire (+ que). Après avoir recensé dans Frantext cinq différents emplois d’AD(Q) (emplois reformulatif, polémique, explicitatif, approximatif, consécutif) au cours des siècles, et les analyses qui lui ont été consacrées dans des études, dictionnaires et grammaires, l’auteure établit des critères utiles pour distinguer ses emplois compositionnels non figés de ses emplois figés. Enfin, elle passe à une description sémantique synchronique de la locution qui, pour ses emplois figés, se construirait autour d’une même valeur centrale de plus en plus abstraite.

Ensuite, Jean-François SABLAYROLLES (« Néologie et analogie », pp. 35-50), analyse le rôle qu’on peut accorder à l’analogie dans les études néologiques contemporains. Si certains courants de la linguistique (historique, comparée et structuraliste) ont privilégié l’analogie comme mécanisme créateur de néologismes, d’autres (morphologie constructionnelle) ont préféré le recours au des Règles de Construction des Mots. Cependant, selon l’auteur, une approche plus souple permettrait la coexistence des deux processus, dans une distribution complémentaire, puisque ni le principe analogique ni l’application de règles ne peuvent rendre compte de tous les néologismes, de forme ou d’emploi. L’auteur conclut à l’existence d’une sorte de continuum entre ces deux mécanismes responsables chacun d’une partie de néologismes, et relève un passage de l’analogie à la règle pour les néologismes formels.

Dans son article, « Les ‘Mots du patois lorrain des environs de Dieuze, Vic, Luneville’ (1766-1822) », (pp. 51-76), Myriam BERGERON-MAGUIRE propose l’édition et l’analyse du document inédit intitulé Mots du patois lorrain des environs de Dieuze, Vic, Luneville, confectionné par un érudit meusien vers la fin du 18e siècle et contenant vingt-cinq mots glosés et un ajout postérieur. Par une comparaison avec la documentation ancienne et moderne disponible, l’auteure vérifie la validité de ses hypothèses géohistoriques sur le vocabulaire contenu dans le document. L’édition montre l’intérêt de la liste qui permet non seulement de localiser les données autour d’une aire cohérente située en Moselle, mais aussi une meilleure connaissance de la situation linguistique de la Lorraine de l’époque de par la quantité d’informations nouvelles qu’elle fournit.

Maria Auxiliadora BARRIOS RODRÍGUEZ et Vanesa OVEJAS MARTÍN (« Pragmatèmes : concepts limites et formalisation », pp. 77-102) se penchent sur les pragmatèmes et sur leur formalisation utilisée pour les introduire dans l’e-dictionnaire espagnol Diretes, encore en construction, afin de montrer que la situation extralinguistique et la compositionnalité (analysée dans le cadre de la Théorie Sens-Texte) sont deux éléments nécessaires afin de décrire la notion et de la différencier des autres phrasèmes possédant des contraintes pragmatiques plus faibles. Les auteures proposent cinq paramètres (médium, espace, temps, évènement, relation locuteur/destinataire) par lesquels il est possible d’identifier les pragmatèmes et de les conceptualiser comme un continuum plutôt qu’une catégorie grammaticale indépendante.

Enfin, Mélissa SINGCASTER et Ophélie TREMBLAY (« Profils d’enseignement de l’usage du dictionnaire électronique dans le secondaire au Québec », pp. 103-126) dressent un portrait des pratiques d’enseignement liées à l’usage du dictionnaire électronique (DE) en classe de français dans le secondaire au Québec. La collecte des données qui ressortent des entretiens avec les enseignants recrutés, ainsi que des fiches d’observation des activités menées en classe avec l’emploi du dictionnaire électronique, a permis aux auteures d’établir trois différents profils pratiques d’enseignements : enseignement ponctuel axé sur les difficultés des élèves, enseignement explicite suivi d’interventions ponctuelles, enseignement explicite régulier et varié.

Le présent numéro est enrichi par des comptes rendus de lectures et par la présentation de la ressource électronique Usito (2013), dictionnaire général de la langue française, mise en ligne en accès gratuit depuis octobre 2019 par l’Université de Sherbrooke (http://usito.usherbrooke.ca).

[Chiara PREITE]

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