Patricia KOTTELAT, CLIL en français. Manuel pour enseignants DNL aires scientifique et sciences humaines, Torino, METI Edizioni, 2019, (“Confluences”), pp. 114.

di | 17 Febbraio 2021

Ce manuel, consacré en priorité aux enseignants des DNL (Disciplines Non Linguistiques) qui utilisent la langue française en L2 pour le CLIL (Content and Language Integrated Learning), représente un outil méthodologique précieux également pour des enseignants de langue, des formateurs de formateurs en contexte CLIL et pour des étudiants en didactique de langue. L’ouvrage vise également à combler un vide représenté par le manque de manuels en français pour les DNL des aires sciences humaines et scientifique qui sont par contre nombreux pour l’anglais et l’allemand.

La structure du manuel permet une lecture par étapes qui en facilite la consultation : de l’encadrement théorique CLIL aux séquences pédagogiques incarnant les bonnes pratiques du dernier chapitre.

Pour ce qui concerne l’appareil théorique, l’auteure met surtout l’accent sur le fait que le paradigme CLIL sollicite l’intégration entre la langue et le contenu. Autrement dit, l’enseignement d’une discipline non linguistique doit se faire en exploitant les ressources de la langue étrangère choisie. A ce propos, le manuel présente un ample éventail des spécificités des DNL en contexte CLIL qui englobe à la fois des notions linguistiques (genre textuel, cohérence/cohésion textuelle, reprise anaphorique, connecteurs) et des descripteurs de nature grammaticale (temps verbaux, expression des fonctions langagières, niveau de complexité syntaxique).

L’articulation entre la méthodologie CLIL et son application amène l’auteure à mettre en lumière certaines problématiques liées justement au rapport entre théorie et pratique. En d’autres termes, au schéma conceptuel du CLIL l’enseignant devrait toujours associer des pratiques d’ajustement liées au processus cognitif de l’apprenant. Dans le but de faciliter le travail des enseignant des DNL en contexte CLIL, l’auteure illustre une panoplie de ressources variées (sites institutionnels, disciplinaires, banques de données) qui pourront être soumises au processus de didactisation  (traitement des ressources et adaptation au profil de l’apprenant).

Avant de renseigner le lecteur sur les unités didactiques de CLIL en français L2 pour des DNL différentes, l’auteure ratifie l’importance du rapport entre théorie et pratique à travers deux sections de son manuel vouées à exposer la mise en place des activités d’un parcours CLIL, la typologie des activités proposées (exercices et tâches), la stratégie d’étayage, le output (tâche finale) ainsi que les contrôles de l’évaluation des apprenants. Les approfondissements illustrés à l’intérieur de ces deux parties du manuel permettent à l’apprenant de répondre à des questions de nature différente et vouées à recouvrir des fonctions cognitives variées. La méthodologie CLIL ne pourra donc, selon l’auteure, remplir simplement la fonction de répondre à une question ouverte mais elle a la fonction de mettre en relief le rapport intrinsèque entre les instruments linguistiques de l’apprenant et le contenu véhiculé à travers son expérience de locuteur.

Ce manuel se termine par un chapitre nommé « Bonnes pratiques » qui vise à présenter des unités didactiques mises en place au sein de formations de formateurs ainsi qu’à travers les activités de recherche proposées par le CLA de l’Université de Turin: à côté des fiches terminologiques produites par des professeurs de DNL l’ouvrage présente des outils implémentés par la CLILoteca (banque de données d’expériences didactiques). Ces « bonnes pratiques » possèdent l’avantage d’avoir été réalisées et testées en classe par les formateurs ayant suivi le cours de perfectionnement de 20 CFU. En particulier, la CLILoteca (présentée à l’intérieur du manuel par Elisa Corino, membre du groupe du CLIL du CLA-Unito) incarne une plateforme dont les données sont régulièrement mises à jour et indexées. La richesse des expériences didactiques menées en classe ne risque d’être ni éparpillée ni perdue. Ce dernier outil reflète de manière cohérente le postulat sous-jacent à la naissance du manuel, à savoir la volonté de nourrir le rapport entre école et université par la réalisation d’instruments pédagogiques CLIL.

[Silvia MODENA]

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