Fesp : le Français pour les étudiants de Sciences politiques. Il francese per i Corsi di Laurea Politologici e Internazionalistici

di | 3 Novembre 2021

Rachele RAUS, Fesp : le Français pour les étudiants de Sciences politiques. Il francese per i Corsi di Laurea Politologici e Internazionalistici, Edizioni giuridiche Simone, Naples, 3e éd., 2021, pp. 295.

La troisième édition de Fesp : le Français pour les étudiants de Sciences politiques. Il francese per i Corsi di Laurea Politologici e Internazionalistici, qui fait suite à l’édition de 2005 et à celle de 2017 (voir, à ce propos, Carnets de lectures, n° 34, http://www.farum.it/lectures/ezine_articles.php?id=504), s’enrichit de nouveaux apports résultant d’un contexte politique et international qui change mais également de l’étendue des études en Analyse du discours de tradition française (ADF) au-delà des frontières françaises et francophones.

Dans ce manuel destiné aux étudiantes et étudiants en Sciences politiques et plus en général à celles et ceux qui s’intéressent aux domaines politologique et international, Rachele RAUS repropose une réflexion argumentée et mise à jour de l’analyse du lexique et des discours politiques français des actrices et des acteurs politiques et des organisations internationales.

Tout comme les deux autres éditions, la présente édition est organisée en trois parties principales et composée de onze chapitres au total.

La première partie, Aperçu historique de l’analyse du discours (pp. 15-35), qui coïncide avec le premier chapitre, est consacrée aux origines de l’ADF en France depuis les années 1960 jusqu’à ses développements les plus récents. La deuxième partie, Les outils d’analyse (pp. 37-180), qui comprend les chapitres 2-9, s’intéresse aux notions théoriques fonctionnelles à la compréhension des stratégies lexicales et discursives qui permettent aux apprenantes et apprenants de s’approprier les instruments pertinents à l’analyse d’un discours – à laquelle est notamment consacré le ch. 9. Ces chapitres abordent le discours en termes aussi bien de participants et types (ch. 2, Les outils d’analyse, pp. 39-52) que d’actes de discours (ch. 3, Le discours comme acte, pp. 53-72). L’intérêt porte également sur le lexique par rapport au discours et à l’interdiscours, et sur les stratégies lexicales utilisées par l’énonciateur pour créer des points de vue sur la réalité décrite (ch. 4, Le lexique d’après l’approche (inter)discursive, pp. 73-104). L’analyse se poursuit par l’introduction des notions de phrase et d’énoncé et par l’étude des éléments qui concourent à la structure de la phrase (ch. 5, Phrase et discours, pp. 105-120). Les outils d’analyse présentés dans les chapitres 6-8 concernent les modalités d’énonciation et d’énoncé (ch. 6, La modalisation, pp. 121-136) ; les formes de l’hétérogénéité, les types d’interférences et les relations entre langues et discours (ch. 7, L’hétérogénéité, pp. 137-152) ; les types et les composantes de l’éthos et leur relation avec les genres de discours (ch. 8, L’éthos et ses différentes formes, pp. 153-162). La deuxième partie se termine par les étapes d’analyse d’un discours (ch. 9, Étapes d’analyse d’un discours, pp. 163-180), qui sont d’abord présentées au fil des paragraphes et ensuite résumées par une liste des étapes à suivre, par ordre chronologique, en fin de chapitre.

Quant à elle, la troisième partie du manuel (Analyse du discours politique et des organisations internationales) porte sur l’application des outils préalablement présentés à deux objets d’analyse : d’une part, le discours politique (ch. 10, pp. 183-220), et d’autre part le discours des organisations internationales (ch. 11, pp. 221-272). Ces deux types de discours sont abordés en termes de conditions de production, d’éthos, de types de discours politique – le discours présidentiel, le discours du Premier ministre et du Gouvernement, le discours parlementaire – et de genres de la communication multilatérale des organisations internationales – les genres déclaratifs, performatifs, normatifs, informatifs. Leur comparaison permet ainsi d’en déceler les différences, mais également et surtout de relever que ces discours partagent une filiation commune et des relations réciproques qui les situent sur un continuum représenté par les outils de l’ADF.

De nombreux exemples et vingt macro-exercices pourvus de corrigés – auxquels on peut accéder à partir de l’expansion en ligne du manuel – accompagnant chaque chapitre et présentés en fin de chapitre, respectivement, sont autant d’applications des outils méthodologiques théoriques et d’instruments de vérification des notions apprises. Leur contenu relève en effet de textes officiels et de discours politiques authentiques : il suffit de penser à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui fait l’objet de l’exercice 4 (placé à la fin du ch. 5) ou aux nombreux extraits de discours de candidates et candidats aux élections présidentielles en France, et d’allocutions et discours officiels tant nationaux que supranationaux.

Par rapport à l’édition de 2017, cette troisième édition recèle d’importants ajouts et mises à jour présentés sous forme de paragraphes et de sous-paragraphes, ainsi que de nouvelles activités pratiques. Il en va de même pour la bibliographie, qui a subi des intégrations correspondant à des mises au point, insertions et ajouts de paragraphes et sous-paragraphes. Ainsi, au ch. 1er, des nouveaux développements de l’ADF en Belgique et au Brésil (par. 7) et le lien entre analyse du discours et lexicologie (auquel est consacré le par. 8) complètent le panorama historique préalablemnet présenté. De la même manière, le par. 1er du ch. 5 est enrichi par les évolutions du contexte international contemporain marqué par la (post-)pandémie de Covid-19. Au ch. 7, un approfondissement est proposé sur le lien entre interférence diaphasique et discours international, alors que c’est le discours numérique qui fait l’objet du sous-paragraphe 3.2 dans le ch. 2 et du sous-paragraphe 4.2 au sein du ch. 9. Ce sont enfin de nouvelles approches à l’égard de la langue et de la logique « de coton » qui sont ajoutées au chapitre final (ch. 11), notamment au sous-paragraphe 3.3.

Dans sa conclusion au volume (pp. 273-275), Rachele RAUS propose un examen critique de la notion d’interdiscours, qui s’avère centrale dans l’analyse du discours, s’intéressant notamment à ses connexions avec la responsabilité du dire, avec le positionnement énonciatif et avec les analyses quanti-qualitatives qui émergent de l’emploi des outils informatiques.

Une bibliographie (pp. 277-290) très riche et mise à jour au printemps 2021, et l’Index des notions (pp. 291-295) complètent cet intéressant manuel d’initiation à l’analyse du discours de tradition française de la part d’apprenantes et apprenants du français sur objectifs spécifiques qui étudient les sciences politiques dans un contexte national et supranational de plus en plus mouvant et hétérogène.

[Alida M. SILLETTI]

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