Femmes illustres : les deux volumes
Georges de Scudéry avait affronté le genre de la harangue lors de
la traduction qu’il avait donnée de celles de Manzini. Dans l’épître
Aux Dames qui précède le premier volume l’auteur affirme avoir voulu
«voir s’[il] réussirai[t] aussi bien en original qu’en copie».
Il y a donc au départ un goût du défi de la part de notre auteur,
défi qui se poursuit avec la publication du second volume qui courait
le risque de la monotonie. C’est pourquoi ce second volume s’éloigne
quelque peu du premier: alors que pour celui-ci il avait choisi de donner
la parole à des héroïnes de l’antiquité, dans le suivant il va
puiser à des sources diverses, non plus seulement chez Homère ou Virgile
mais aussi aux sources italiennes représentées par l’Arioste et
Le Tasse. Déjà dans l’introduction du premier volume il comparait
l’art de la composition des Harangues à celui des bouquets qui fait
que d’un «beau mélange de couleurs résulte cette agréable diversité
qui plaît toujours tant à la vue.»” Pour le second volume il affirme
prévoir des sujets qui «ont même quelque chose de plus piquant et
de plus propre à divertir.» La variété des personnages et des sujets
lui semble donc apporter à son oeuvre un charme supplémentaire. Ce
charme opère-t-il encore aujourd’hui? C’est la question que nous
nous sommes posée et nous nous sommes interrogés sur le bien-fondé
de notre démarche consistant à offrir à un vaste public – celui
que la toile offre, du moins potentiellement – le texte - et ce pour
deux raisons.
Ce projet d’édition en ligne des Femmes illustres constitue
le dernier produit d’une réflexion plus vaste, dont les
étapes précédentes ont été :
1. L’édition en ligne de la deuxième partie (texte
modernisé et texte format image) : http://www.farum.it/femmes.illustres/
2. L’édition en ligne du premier volume (texte modernisé
et version originale, comparables au niveau page) : Les
femmes illustres